Le cercueil

Avant tout, il convient de préciser que le cercueil est obligatoire, tant pour une inhumation que pour une crémation. (Voir l’art. R.2213-15 du CGCT)

De même, un cercueil ne peut contenir qu’un seul corps. La loi autorise toutefois la réunion de plusieurs enfants mort-nés de la même mère, et d’un ou plusieurs enfants mort-nés et de leur mère également décédée.

La composition minimale d’un cercueil

Tout cercueil proposé à la vente au détail est obligatoirement muni d’une cuvette étanche biodégradable, de 4 poignées et d’une plaque portant les nom et prénom du défunt, ainsi que ses années de naissance et de décès.

Pour des raisons esthétiques ou pratiques, des poignées supplémentaires peuvent être rajoutées.

Il est à signaler que la réglementation impose aux fabricants français l’utilisation et la mise en œuvre de colles, teintures et vernis exempts de solvants.

Bien que la législation ait rendu le capiton facultatif, il est d’usage, par respect pour le défunt, de capitonner l’intérieur du cercueil avec des capitons funéraires de différents types de confection, et dans quasiment tous les tissus d’ameublement, par ex. en satin, en velours, en coton, en lin ou encore en soie naturelle, pour ne citer que les plus usités.

Les différentes formes des cercueils

Depuis l’utilisation de cercueils pour les inhumations (voir l’évolution des rites funéraires), il a existé une grande variété de formes, généralement liées à la région de fabrication.

Malheureuse conséquence de la professionnalisation du secteur des pompes funèbres, les menuisiers locaux ont progressivement cessé de produire des cercueils.  Ceux-ci étaient alors fabriqués généralement sur mesure et dans l’urgence, mais toujours à l’image de la créativité et du savoir-faire de ces artisans, pour ne pas dire artistes, parfois.

Aujourd’hui, ce sont des usines spécialisées qui fabriquent ces articles en série. La rationalisation de la production a entraîné la disparition de multiples formes régionales, trop coûteuses en termes de main-d’œuvre lors de la fabrication et/ou de l’assemblage.

C’est ainsi que de nos jours ne subsistent principalement que les formes les plus économiques à produire en série.

Ce sont essentiellement les modèles de base tels les parisien, lyonnais (aussi appelé lorrain), ou tombeau.

La forme en coffre, réservée aux cercueils plus prestigieux, est généralement proposée avec deux demi-couvercles indépendants.

Plus localement, certains fabricants contribuent à faire subsister certaines formes régionales, comme par ex. en Alsace, ou des cercueils cintrés dans le Nord-Pas de Calais…

Ces principales familles de cercueils peuvent être « enrichies » grâce à des défonçages ou des rajouts décoratifs, comme par ex. de la pyrogravure ou des baguettes. Il est également possible de varier les silhouettes en remplaçant le couvercle de base par un autre, par ex. un couvercle à cadre, typique des régions du Nord, encore.

Lors d’une inhumation en « pleine terre », les fortes pressions dues aux 2 à 3 tonnes de terre remblayée ont très vite raison de la résistance du couvercle du cercueil. Il est possible de pallier partiellement à cet inconvénient majeur par le choix d’un cercueil de type « lyonnais », par ex., dont la technique de fabrication offre plus de résistance à l’écrasement.

Une autre solution consiste en la réalisation d’un caveau funéraire, qui est une enveloppe isolant le cercueil de la terre environnante.

Dans certains pays, comme les États-Unis ou le Canada, par ex., il existe des cercueils en métal (de la simple tôle d’acier au bronze), voire même en béton.

Parallèlement à une gamme que nous dirons « standard », certains fabricants produisent en très petite série des cercueils bien plus luxueux, généralement marquetés ou avec des inclusions de métal.

Nous nous faisons un point d’honneur d’exposer la plus grande variété de cercueils disponible.

 

Les essences de bois utilisées pour les cercueils

En préambule, il est sans doute important de savoir que la quasi-totalité des cercueils fabriqués aujourd’hui l’est avec des bois issus de la gestion forestière durable.

Rappelons-nous aussi que le bois est une énergie renouvelable.

Les bois durs

L’essence la plus couramment utilisée dans la fabrication des cercueils est le chêne.

Cet arbre est très présent dans les forêts françaises et son bois se conserve très bien, surtout en caveau. Il est également utilisé pour les inhumations en pleine terre, grâce à ses qualités de vieillissement. Le mélèze est une autre essence de grande durabilité.

Le hêtre est lui aussi fréquemment utilisé. Il est toutefois le plus souvent replaqué, avec des essences nobles. En effet, sa texture convient rarement à la teinture, sauf lorsqu’il s’agit de rappeler le merisier.

Un autre bois noble, le châtaigner, se retrouve souvent dans les essences utilisées.

Un des rares résineux classés en bois dur est l’if, rarement utilisé dans la fabrication de cercueils en France, mais assez courant dans les pays méditerranéens.

Le pourtour méditerranéen est également un producteur de bois d’olivier : un cercueil de cette essence a rehaussé depuis peu notre salle d’exposition.

Plus rarement utilisés, l’orme et le frêne sont pourtant présents, généralement pour la confection de cercueils de haut de gamme.

Les bois tendres

Cette appellation recouvre en principe l’ensemble des résineux, ainsi que les bois blancs, comme le peuplierle bouleau ou l’aulne.

Les essences comme le pinl’épicéa et le sapin sont très courantes dans l’industrie funéraire.

Le mélèze est très souvent utilisé pour les inhumations en caveau grâce à sa grande résistance à l’humidité.

Les bois exotiques

Les différentes variétés d’acajou sont les plus présentes dans les cercueils haut de gamme, alors que le teck est plus couramment utilisé pour la fabrication d’urnes.

Le noyer de Mayombé (ou fraké) devient aussi une essence courante dans le funéraire.

De plus en plus fréquemment, des cercueils, destinés presque exclusivement à la crémation, sont fabriqués en ayous, autre bois exotique, mais de faible densité.

Il faut toutefois être conscient que la provenance d’une forêt gérée durablement ne peut pas toujours être garantie pour les bois exotiques …

L’épaisseur du bois du cercueil et son influence sur les transports

Le cercueil sera fabriqué dans du bois d’une épaisseur de 22 mm (CGCT, art. R. 2213-25) qui pourra être ramenée à 18 mm si la durée du transport du corps est inférieure à 2 heures (ou 4 heures lorsque le corps a reçu des soins de conservation) ou en cas de crémation.

Le législateur ne parle plus de bois dur ou tendre.

Les accords de Berlin et de Strasbourg, relatifs aux transports de corps internationaux, imposent des épaisseurs minimales de 30 et 20 mm, respectivement.

De nouveaux arrivants : l’aggloméré et le carton

En remplacement du bois, de l’aggloméré et du carton peuvent être, depuis quelques années, utilisés dans la fabrication de cercueils.

Par leur résistance quasi nulle aux pressions exercées dans le cas d’une inhumation, ils sont réservés à la crémation.

 

  • L’aggloméré, par sa composition, est très pollueur et toxique.

Il dégage lors de la combustion énormément de gaz qui pourront encrasser les filtres dont devront très bientôt être équipés les crématoriums.

Son coût est équivalent à celui d’un cercueil en bois.

  • le cercueil en carton, souvent utilisé comme cheval de bataille pour réveiller la fibre écologiste qui existe en chacun de nous, est toujours présenté comme une alternative bon marché.

Pourtant, son coût est supérieur à celui d’un cercueil en sapin ou en peuplier…, qui peuvent être utilisés tant pour une inhumation que pour une crémation !

De plus, il est mis à l’index par la majorité des exploitants de crématoriums.

En effet, lors d’une incinération, l’apport calorique du bois composant le cercueil est très important, en tant que participant à la montée et au maintien en température de l’appareil de crémation.

Le carton produit également des particules qui pourront encrasser les filtres.

 

Ces caractéristiques sont toujours passées sous silence par les promoteurs de l’enveloppe en carton : celui-ci n’apporte aucune énergie lors de la combustion, et oblige à consommer 3, voire 4 fois plus d’énergie (la majorité des appareils de crémation fonctionnent au gaz naturel) afin d’assurer l’incinération complète du corps du défunt.

Quand on sait que l’incinération d’un corps avec son enveloppe en bois consomme environ 20 m3 de gaz naturel…

Gageons que si l’utilisation, actuellement confidentielle, du cercueil en carton se développe, le tarif des incinérations suivra une courbe exponentielle…

C’est ainsi que depuis le 1er novembre 2020 un crematorium demande un supplément de 150 € pour l’incinération d’un cercueil en autre matériau que le bois…

NB : n’oublions pas non plus que l’industrie papetière est très souvent citée comme l’un des plus grands pollueurs des cours d’eau.

Le lecteur l’aura certainement compris : nous ne proposons pas de cercueil en carton à la vente, pour les différentes raisons suivantes :

– notre entreprise a été créée par des menuisiers,

– le bois est une énergie renouvelable, alors que le gaz naturel est une énergie fossile, ce qui explique le piteux bilan écologique global de l’incinération d’un cercueil en carton,

– une logique économique : le carton est hydrophile et ne peut être stocké dans de bonnes conditions que très difficilement. De surcroît, ces cercueils ne sont vendus que par lots de 10 unités,

– le système de fabrication laisse le thanatopracteur que je suis plus que dubitatif en ce qui concerne sa tenue à l’humidité : le corps d’un défunt se déshydrate d’environ 1 litre par jour, eau qui sera « captée » par le carton, affectant donc sérieusement sa résistance (n’oublions pas que la crémation du corps d’un défunt peut n’intervenir que 7 jours après son décès), malgré un traitement hydrofuge,

– et pour terminer, son prix est sensiblement plus élevé que celui d’un cercueil en bois, que ce soit du peuplier ou un résineux.

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Vous avez une précision à apporter, une demande ou une remarque à formuler au sujet de cette rubrique, ne vous gênez pas,

le bouton « contactez-nous » est à votre disposition.


En raison des disparités tarifaires, nous ne répondrons pas à des demandes relatives à des données chiffrées, telles que le coût d’un cercueil ou d’un transport de corps, par ex.

 Simplement parce que toute entreprise funéraire proche de votre lieu de résidence pourra vous établir un devis, en prenant en compte l’ensemble de vos souhaits.