L’évolution de la pompe funèbre

De la pompe funèbre aux Pompes Funèbres

Un bref aperçu historique de l’évolution des rites funéraires et de la législation

Il est généralement admis que le rituel funéraire est un des fondements du passage à la socialisation de l’humanité.

L’homme de Néandertal aurait été le premier à utiliser une sépulture pour y déposer des dépouilles lors de rites funéraires, voilà environ 120’000 ans.

Les tumuli, datant de 4’000 à 3’000 av. JC sont plus connus.

Vers -3’300, le sarcophage est apparu chez les Égyptiens, puis jusque vers 1’500 av. JC, l’embaumement et la momification ont connu un développement et une technicité croissants.

C’est vers cette époque que les incinérations deviennent prépondérantes, jusqu’à l’émergence du christianisme et la foi en la résurrection.

Les Grecs étaient exposés sur un lit après une toilette, puis soit incinérés, soit inhumés après un cortège funèbre.

Dans l’Empire Romain, les esclaves étaient jetés dans une fosse commune, alors que les riches étaient incinérés avec faste. Ce sont aussi les Romains qui ont perpétué l’utilisation du cercueil dans leurs nécropoles, situées alors à l’extérieur des villes. À ce propos, il est à signaler que dès le néolithique, des contenants en bois étaient déjà utilisés.

Les Juifs avaient dès l’origine adopté leurs rites, restés actuels.

La découverte d’un sanctuaire celte en Suisse promet de futures réponses aux mystères des rites celtiques.

Les gallo-romains enterraient généralement leurs morts avec une obole, mais les cimetières, ou ce qui en tient lieu alors (les tumuli), étaient extérieurs à l’agglomération. Il a été retrouvé dans le mausolée privé d’une « villa rustica » des caveaux de pierre datés du 4ème siècle avec des cercueils en plomb, recelant entr’autres un manteau d’apparat en laine et soie de Chine.

Après le baptême de Clovis, les guerriers francs furent fréquemment enterrés près de martyrs ou dans un lieu de culte.

Les églises ou abbayes étaient alors généralement surélevées, et quelques villes ont été créées autour, telle Arras.

Il semblerait qu’à une époque l’usage du cercueil ait été perdu : des archéologues ont constaté dans un cimetière axonais (= de l’Aisne) remontant au 7ème siècle que sur un total de 168 sépultures seulement 37 {7253f169010de80a7914a7a1b6a25a479ade2a4d1f9322614e367876b2cad87d} des corps avaient été enterrés avec des cercueils.

Dans le haut moyen-âge, des 7-8ème siècles jusqu’au 11ème, voire au 13ème, selon les lieux, les « cercueils » étaient des coffrages (avec ou sans couvercle) montés directement dans la fosse, et ne permettaient donc pas le transport avant la mise en terre.

En 785, l’empereur Charlemagne promulgue le capitulaire (Capitulatio de partibus Saxoniae) afin de soumettre les Saxons et interdire le paganisme. La crémation et l’inhumation sous des tumuli, ainsi que les pratiques sacrificielles sont réprimées sous peine de mort.

Un autre capitulaire, Capitulare Saxonicum, adoucira certaines mesures en 797 et aboutira à la pacification des Saxons.

Il est probable que la plupart des morts des 8ème au 11ème siècle aient été enterrés sur la civière (la bière) avec laquelle ils avaient été transportés, et que l’on abandonnait fréquemment comme couche.

L’expression « mise en bière » proviendrait de cette coutume.

Le christianisme admet, à partir du 8ème siècle, les cimetières urbains, qui seront progressivement gérés par les paroisses : un bout de terre sainte, en quelque sorte.

Tout un chacun ne pouvait donc pas y être inhumé : les suicidés et les excommuniés en particulier étaient relégués à l’extérieur de la ville, dans des fosses communes.

Vers les 10-11èmes siècles, les nantis achètent leurs places près de l’église ou à l’intérieur (voir La chapelle des lépreux).

Le mort est apporté par un convoi laïc : on creuse où l’on peut, l’endroit n’a pas trop d’importance…

Il est aussi fréquent de rassembler les ossements afin de faire de la place dans le cimetière !

En ces temps-là, le cimetière est un endroit de vie et d’asile : des artisans et des commerces s’y installent, les enfants y jouent, des troupeaux y paissent, parfois s’y tient le marché… Il est également possible d’y rencontrer des prostituées, voire des coupe-jarrets.

Aux alentours des 11-12ème, voire 13ème siècle, l’usage du cercueil, jusqu’alors réservé aux nantis, se répandit, le mot « bière » continuant à désigner le cercueil en bois (voir Un cimetière du moyen-âge), et les religieux commencent à prendre en charge les cérémonies.

Il faut aider l’âme du mort à renoncer à la vie terrestre et à gagner le purgatoire. Une des fonctions des moines consistait à accompagner les pauvres vers la mort afin qu’ils bénéficient, eux aussi, des prières des vivants.

Lors du décès d’un noble, son corps était transporté vers son lieu de résidence de son vivant, généralement son château. Ce transport par chariot à bœufs pouvait durer de plusieurs jours à plusieurs semaines. Le corps était alors généralement déposé sur un lit de sel, afin de garantir une salubrité acceptable. La gabelle taxait ce condiment depuis le milieu du 13ème siècle, obligeant les gabelous à trouver une parade au détournement du sel avant l’inhumation.

Voilà quelle est l’origine des scellés de police, qui sont posés encore aujourd’hui, lors des transports de corps après mise en bière.

Le cercueil était aussi parfois enveloppé de feuilles de plomb lors de ces transports.

L’essence de bois employée dépendait de la région où se produisait le décès.

En 1565, le droit à résidence des juifs en France est reconnu, suivi en 1598 de l’Édit de Nantes, qui fait du roi (de religion catholique) le protecteur des Églises protestantes.

Une sorte de prise de conscience du respect du aux morts fit qu’autour du début du 17ème siècle des murs d’enceinte furent édifiés autour des cimetières.

À cette époque, les jésuites avaient pris l’habitude, lors des funérailles de rois et reines, de décorer les églises de manière fastueuse, dans la plupart des cours européennes. La « mise en scène » commença à prendre une grande place. C’est depuis lors que l’on parle de la « pompe funèbre »(1).

Un de ces premiers mausolées baroques fut édifié en 1669, lors des funérailles d’Henriette Marie de France, épouse du roi d’Angleterre Charles 1er, à Saint-Denis, rattrapant ainsi la modestie des funérailles royales françaises.

Le père jésuite Claude-François Ménestrier avait pris part aux cérémonies organisées à la mémoire des duchesses de Savoie, en 1664, puis d’Anne d’Autriche, en 1666. Grand théoricien et metteur en scène, il organisa également les obsèques de Turenne et celles de la reine Marie-Thérèse. Leur ampleur ne fut pas approchée pour celles de Louis XIV. Cette décoration funèbre baroque, imaginée par les jésuites, s’imposa aussi pour des personnages d’ordre secondaire.

Faut-il voir dans tout ce décorum un courant cherchant à démontrer la « supériorité » de la religion catholique ?

L’Édit de Nantes est révoqué en 1685.

 

C’est vers la fin de ce 17ème siècle que les premiers monuments funéraires, tels que nous les connaissons aujourd’hui, commencent à être posés.

L’Église catholique, alors religion d’État, développe de nouveaux rites (chemins de croix autour de l’église, agrandissement des sacristies…).

Comme l’espace autour de l’église est désormais clos et ceinturé par les habitations et afin de libérer de la place pour les futures constructions, les ossements des tombes trop proches « gênantes » furent rassemblés dans des ossuaires. Cela permit également de créer un peu de place pour les futurs défunts.

L’Édit de Versailles du 7 novembre 1787 (dit Édit de Tolérance) reconnaît à « ceux qui ne font pas profession de la religion catholique », hormis le droit d’être enregistrés dans les actes d’état civil tenus par les curés et vicaires, ou à défaut par le juge, celui d’être inhumés dans « un terrain convenable et décent … à l’abri de toute insulte ».

La médecine commence à être prise au sérieux au 18èmeet l’on prend conscience que les pratiques mortuaires antérieures menacent l’hygiène : les cimetières vont dès lors être déplacés vers l’extérieur des villes.

Vient alors le début de la réglementation actuelle : les puits sont interdits aux abords des cimetières, généralement placés au nord ; la hauteur des murs est définie et le système des concessions funéraires voit le jour.

Les catacombes de Paris sont l’ossuaire des cimetières et des églises dont les corps ont été exhumés par les révolutionnaires à la fin du 18ème siècle.

La déclaration des droits de l’homme reconnaît la liberté des cultes en 1789, mais l’Assemblée Constituante nationalise les biens du clergé à la fin de la même année.

C’est sensiblement à la même époque que commencent à être édifiées les premières morgues en Europe. Elles sont d’abord le lieu où sont déposés les corps des personnes décédées dans la rue, à fin d’identification.

Puis elles deviennent progressivement, le lieu de dépôt des défunts en général, en liaison avec la prise de conscience grandissante de l’hygiène : l’exposition de corps dans les locaux inadaptés augmentait par trop les possibilités de transmission d’infections et de propagation d’épidémies.

Enfin, la tenue des registres d’état civil passe des mains de l’église aux communes.

Napoléon Bonaparte signe le Concordat avec le pape Pie VII : le catholicisme est la religion de la majorité des Français, mais plus celle d’État depuis 1802.

Le pluralisme confessionnel est ainsi rétabli avec les protestants réformés et luthériens, auxquels se rajoutent les juifs en 1808.

Lors de la retraite de Russie en 1812, Jean-Nicolas Gannal expérimente à grande échelle l’embaumement et approfondit ainsi son savoir. Il publiera en 1838 son « Histoire des embaumements et de la préparation des pièces d’anatomie normale ».

Cet ouvrage, traduit en anglais, inspirera Thomas Holmes pour ses propres expériences. Il deviendra le père de la thanatopraxie aux USA et dispensera des soins de conservation à quelques 4’000 soldats morts pendant la guerre de Sécession (1861-1865).

C’est dans ce pays que le développement de cette méthode de conservation des corps aura lieu durant près d’un siècle, alors qu’elle restera quasiment ignorée en Europe. Le formol (ou formaldéhyde), découvert par un russe en 1859 et identifié par Hoffmann en 1867, se révèlera être le meilleur produit pour cette application.

Au cours du 19ème siècle, la distance entre les morts et les vivants grandit, alors que les morts commencent à devenir l’objet d’un culte : la résurrection et le paradis prennent de plus en plus d’importance.

De lieu de vie, quelques siècles auparavant, le cimetière est désormais devenu exclusivement un lieu de prière et de visite aux morts.

À l’image de la société industrielle en plein développement, il reprend également sa trame, avec l’organisation en divisions, carrés et rangées.

À la même époque, la pompe funèbre commence à devenir une branche indépendante des tapissiers et menuisiers pour lesquels l’organisation de funérailles était une activité annexe.

La laïcisation du pays est progressivement mise en place entre 1879 et 1884, pour aboutir à la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, qui fait passer la gestion des cimetières et des pompes funèbres sous l’autorité des communes. (Les 3 départements de l’Est -la Moselle, le Bas- et le Haut-Rhin-, annexés en 1871 par l’Empire allemand, n’ont pas été soumis à cette loi)

Dans ces 3 départements, de nombreux conseils paroissiaux et presbytéraux abandonneront pourtant de leur plein gré le « service extérieur des pompes funèbres » à leurs municipalités de tutelle lors du retour à la souveraineté française, en 1918.

Le 30 mars 1902 fut votée la loi instaurant les vacations funéraires telles que nous les connaissons encore aujourd’hui en partie, suivie le 12 avril 1905 du décret d’application.

Le régime des pompes funèbres a donc ainsi glissé du giron de l’Église à celui des communes, qui contracteront dès lors très fréquemment avec des entreprises.

En contrepartie de ce qu’il est convenu d’appeler jusqu’en 1992 « le monopole » (l’appellation officielle étant « la concession du service extérieur des pompes funèbres »), la commune demandait la prise en charge gratuite des obsèques des « indigents » par l’entreprise concessionnaire.

En métropole, les conditions de transport des corps après mise en bière ont varié sensiblement au cours de ce même siècle : avant mai 1976, un cercueil hermétique doublé d’un autre en chêne était imposé pour tout transport supérieur à 200 kilomètres. L’assouplissement a augmenté cette distance à 600 kilomètres, puis cette obligation a été supprimée en 1986 pour être remplacée par une autre notion, toujours en vigueur : celle de l’épaisseur du bois du cercueil. Désormais, le bois du cercueil doit avoir 22 mm d’épaisseur. Une dérogation est toutefois possible : 18 mm seront suffisants pour les transports d’une durée inférieure à 2 heures, durée portée à 4 heures si le corps du défunt a fait l’objet de soins de conservation.

Entre temps, les cimetières ont grandi, par le jeu des concessions renouvelables, mais la ville pareillement : elle les phagocyte, et ils ont fini par être saturés. Il en est créé de nouveaux à la nouvelle périphérie, augmentés de parkings.

Parallèlement, il faut penser aussi aux malades et aux personnes âgées qui ne sont plus guère pris en charge à domicile par leurs proches, mais décèdent le plus souvent à l’hôpital si ce n’est en maison de retraite. Ces établissements n’étaient pas toujours équipés de chambres mortuaires adaptées à la conservation et la présentation des corps.

Pour pallier à cette carence, il est devenu urgent de construire des chambres funéraires pour accueillir ces défunts. Parallèlement, l’adoption, en 1976, d’un texte autorisant le transport d’un corps avant sa mise en bière a permis de ramener ces défunts au domicile afin de les y veiller,  ou encore de les transporter et présenter ailleurs qu’au domicile : à la chambre funéraire.

Ne perdons pas de vue, par ailleurs, qu’au cours du 20ème siècle les familles se sont éparpillées ou morcelées.

En corollaire, le délai entre le décès et l’inhumation s’est ainsi rallongé, le temps que tous les membres soient présents pour rendre un dernier hommage à leur disparu.

Les entreprises de pompes funèbres doivent actuellement de plus en plus souvent gérer des périodes de conservation et de présentation des corps de défunts comprises entre 5 et 7 jours, ce qui est quasiment impossible en l’absence de soins de conservation, en dépit des capacités d’accueil des chambres funéraires.

Il est à remarquer que ces situations sont partiellement dues également au manque de disponibilité des ministres du culte, malgré l’augmentation des diacres.

En 1944-45, lors du rattachement des départements de l’Est (la Moselle, le Bas- et le Haut-Rhin) à la France, la plupart des communes étaient en conformité avec les lois allemandes qui exigeaient des lieux de dépôt pour les corps des personnes décédées sur leur territoire, les « morgues« .

Au fil des ans, ces bâtiments généralement situés dans l’enceinte des cimetières n’ont plus été entretenus ni modernisés par les communes, bien que certaines entreprises les utilisaient pour y déposer, voire exposer des corps.

Ceci explique en partie le petit nombre de chambres funéraires dignes de ce nom dans ces départements. En Alsace, seules 2 villes, Mulhouse et Strasbourg, ont osé investir dans la construction de structures municipales, qui ont en même temps été dotées de crematoria.

La quasi-totalité des autres chambres funéraires est due à des initiatives privées.

Depuis le milieu des années 1960, les soins de conservation sont « revenus » en France (grâce à Jacques Marette qui participa grandement à leur reconnaissance par les services publics) via la Grande-Bretagne et se sont développés concomitamment, avec presque 90 {7253f169010de80a7914a7a1b6a25a479ade2a4d1f9322614e367876b2cad87d} des défunts traités dans certaines régions.

Ils permettent non seulement de s’affranchir du renouvellement deux fois par jour de la glace carbonique ou de la manutention des tables réfrigérantes (sans parler du bruit produit par les groupes frigorifiques), mais surtout de rendre les conditions de présentation du corps optimales.

Ces soins offrent le double avantage d’assurer une hygiène parfaite, mais surtout de supprimer le stade de la décomposition pour passer directement à celui de la dessiccation.

À la fin du 20ème siècle.

La législation a évolué et les concessions du service extérieur des pompes funèbres ont été abolies. Les communes gèrent désormais tant bien que mal les obsèques des « personnes dépourvues de ressources suffisantes », grâce à leurs services sociaux.

Les pompes funèbres sont devenues une « mission de service public », et la profession s’exerce désormais sous la tutelle du préfet.

Il n’existe pour autant toujours aucun diplôme reconnu dans toute la branche funéraire, à l’exception de celui de thanatopracteur.

Malgré tout, chaque décès reste unique et a ses propres règles de déroulement, fixées en parfait accord avec les familles, selon les souhaits du défunt, s’il en a exprimé.

C’est pourquoi la meilleure formation reste celle acquise avec l’expérience, en compagnonnage et « sur le tas », les organismes de formation ne tenant compte que très rarement des spécificités locales…

Et c’est pourquoi encore il vaut mieux se défier des entreprises nouvellement créées, la plupart du temps par des personnes venues d’horizons totalement étrangers au funéraire et généralement très peu au courant des traditions locales (voir l’article « le funéraire et les nouveaux créateurs d’entreprises« , reproduit avec l’aimable autorisation du magazine professionnel Réson@nce).

Au fil du temps, l’enterrement était devenu un des rares moments de rencontre familiale au grand complet. Nonobstant le fait que les cérémonies funéraires aient perdu leur pompe et le faste d’antan…

Grâce aux contrats-obsèques, il est possible d’offrir aux personnes préoccupées par le déroulement de leurs adieux au monde des vivants de prévoir l’intégralité de leur départ, conformément à leurs vœux exprimés, et d’ainsi respecter leurs désirs à la lettre…

Comment pouvons-nous assumer le deuil (d’un conjoint, parent, enfant…), qui tend à ne plus être partagé qu’en cercle restreint, sans l’entourage social des proches, et enfoui (plus ou moins dans la solitude…) sous une masse de déni de la réalité, sans sombrer dans la dépression ?

Le cimetière, progressivement aménagé en parc paysager, est toutefois resté un lieu de recueillement et de réflexion, bien qu’il tende actuellement à ne devenir plus qu’un livre d’histoire(s) du passé local, voire un lieu touristique.

Avec le développement de la pratique de la crémation, les tombes accueillent aujourd’hui de plus en plus souvent des urnes, ce qui n’empêche pas les familles de tenir à un endroit matérialisant la mémoire collective, sinon celle des ancêtres. Elles restent un repère, même si, annuellement, à peine la moitié des proches se rend au cimetière.

D’après une étude récente, il semblerait qu’une tombe ne serait plus visitée après une trentaine d’années : qu’adviendra-t-il de ces monuments et du terrain sur lequel ils sont édifiés, quand nos enfants auront migré à leur tour ?

Nous voici au début du 21ème siècle.

L’évolution des techniques, en particulier l’informatique, a bien entendu également touché le milieu du funéraire.

Grâce à des applications spécialisées, la majeure partie des entreprises a su s’adapter rapidement. Rares sont les bureaux qui remplissent encore les formulaires indispensables à la main : non seulement la rédaction de documents et leur transmission est facilitée par l’informatique, mais l’ordinateur permet aussi et surtout d’éditer quasi instantanément les devis et commandes relatifs aux prestations (ces deux documents sont imposés par le législateur) et d’assurer la gestion des stocks en temps réel.

L’accès du public à Internet a par ailleurs permis de développer certaines fonctionnalités, à nos yeux importantes pour les familles, comme par exemple la mise en ligne d’avis de décès, offrant de pallier à l’éloignement ou à l’impossibilité de déplacement de proches ou d’amis par le dépôt de messages de sympathie.

C’est ainsi que nous sommes depuis 2006 non seulement l’unique entreprise haut-rhinoise à offrir (comprendre : gratuitement) aux familles des défunts notre guide des démarches ainsi que l’ensemble des courriers administratifs personnalisés, mais également la seule à mettre à leur disposition (sauf opposition) les avis de faire-part de décès, et de remerciements s’il y a lieu, complétés par un registre de condoléances en ligne.

La législation sur le statut des cendres a de nouveau évolué, en imposant (par le décret 2007-328) une déclaration auprès du maire du lieu de dépôt (en ce qui concerne la conservation ou l’inhumation des cendres à domicile) ou du maire du lieu de dispersion des cendres.

Ces dispositions ont été annulées par la loi 2008-1350 du 19 décembre 2008 : les cendres sont désormais indivisibles. De plus, elles ne peuvent plus être légalement conservées à domicile.

Leur dispersion reste néanmoins possible, avec une déclaration au maire du lieu de naissance du défunt.

La même loi 2008-1350 a créé un diplôme national pour les agents qui assurent leurs fonctions en contact direct avec les familles ou qui participent personnellement à la conclusion ou à l’exécution de prestations funéraires. Un décret fixe les conditions dans lesquelles ces diplômes sont délivrés. Ce texte est entré en vigueur le 20 décembre 2013.

Cette loi a également, en plus du réaménagement des statut et destination des cendres, simplifié les démarches des familles et revu les conception et gestion des cimetières pour les communes de plus de 2’000 habitants. Elle a aussi ajouté la possibilité, pour les Français de l’étranger, d’être inhumés dans le cimetière de la commune dans laquelle ils sont inscrit sur la liste électorale.

Ainsi, depuis le 20 décembre 2008, deux points essentiels concernent directement les familles des défunts :

– le système des vacations funéraires a été simplifié : la fermeture du cercueil en cas de transport de corps après mise en bière et en cas de crémation ainsi que les opérations d’exhumation, réinhumation et translation de corps donnent seules droit à des vacations d’un montant compris entre 20 et 25 €.

– les cendres d’un défunt sont réputées indivisibles et ne peuvent plus être détenues à domicile ou y être dispersées. Hormis les inhumations dans des sépultures, des columbaria ou le scellement sur une tombe, la seule autre destination des cendres est leur dispersion au jardin du souvenir ou en pleine nature, avec une déclaration, dans ce dernier cas, auprès du maire du lieu de naissance du défunt.

Depuis la parution du décret n° 2010-917 le 5 août 2010, les opérateurs funéraires sont obligés de munir sans délai le corps d’un défunt d’un bracelet d’identification, sauf lorsque le décès a eu lieu dans un établissement de santé.

Dans ce dernier cas, c’est un agent de l’établissement qui assure la pose du bracelet.

Un autre décret (n° 2011-121) modifie les modalités de la plupart des opérations funéraires : désormais, il suffit de déclarer au maire les lieux et opérations effectuées, la surveillance par la police n’ayant plus lieu « qu’en tant que besoin » sous l’autorité du préfet ou du maire pour toute opération funéraire consécutive au décès ne donnant pas lieu à perception de vacation.

Depuis le 30 juillet 2012, il est également possible d’effectuer les déclarations de décès (dans un délai maximal de deux mois) à certains organismes sociaux, tels les Caisses d’Assurance Retraite et de la Santé Au Travail (CARSAT, anciennement CRAM) ou les Caisses d’Allocations Familiales (CAF), entr’autres…

Le lien se trouve ici.

Le 1er janvier 2013 est entré en vigueur le décret 2012-608 réglementant les formations diplômantes dans le funéraire.

Les emplois funéraires sont enfin devenus une profession, avec de vrais diplômes, délivrés souvent par leurs pairs.

C’est ainsi que les maîtres de cérémonie, les conseillers funéraires et les dirigeants bénéficient aujourd’hui d’une reconnaissance entière de leurs capacités.

Le 17 février 2015, le Journal Officiel annonce, avec effet immédiat, une nouvelle modification du principe de fermeture des cercueils et des vacations funéraires.

Lorsque le cercueil est transporté hors de la commune de décès ou de dépôt, la fermeture et le scellement du cercueil sont faites par l’opérateur funéraire, en présence d’un membre de la famille. A défaut, ce sont les services de police nationale ou municipales qui les effectuent.

La police ne vient donc systématiquement plus que pour la fermeture du cercueil et les scellés pour une crémation.

 
 Notes :

(1) : quelques auteurs attribuent l’origine du nom « pompe funèbre » à une traduction pure et simple de « pompa funebris », rituel latin remontant au 2ème siècle av. JC, lors de l’enterrement des consuls et sénateurs romains. Ce rituel se rapproche plus du culte des ancêtres glorieux des familles nobles et établies que de la « pompe fastueuse » du 17ème siècle.

Vous avez une précision à apporter, une demande ou une remarque à formuler au sujet de cette rubrique, ne vous gênez pas,

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En raison des disparités tarifaires, nous ne répondrons pas à des demandes relatives à des données chiffrées, telles que le coût d’un cercueil ou d’un transport de corps, par ex.

 Simplement parce que toute entreprise funéraire proche de votre lieu de résidence pourra vous établir un devis, en prenant en compte l’ensemble de vos souhaits.